Chemin vicinal de Grande Communication n° 3 (1838 - 1889)

1838
Procès verbal du 10 juillet 1838

Projet d’ouverture d’un chemin vicinal de grande communication n° 3 entre Coustouges et les mines de Batère, avec embranchement partant de Corsavy et se dirigeant vers Arles.
La difficulté provient de la circulaire ministérielle du 25/2/1819 qui défend l’autorisation de construire de nouvelles routes sur la frontière sans l’autorisation du ministre.
Cette route entre Corsavy et Coustouges serait de 2 m de large, ne serait pas carrossable et serait sans issue dans les montagnes au-delà de ces deux points. Elle ne toucherait aucun point militaire important, et ne saurait être une voie favorable aux transports de matériel par l’ennemi. L’établissement de la défense ne se trouverait pas gravement compromis par son établissement.

1839

Décision du ministre de l’Intérieur

Décision favorable pour l’ouverture d’un chemin vicinal de grande communication n° 3 entre Coustouges et les mines de Batère, avec embranchement partant de Corsavy et se dirigeant vers Arles.

1840

Cession de terrain par Jean Deit-Vilar

1842

Des maîtres de forge d’Arles demandent le changement de direction du chemin n° 3 entre Arles et les mines de Batère, passant par la montagne de la Mate et le Pla de l’Arque, en abandonnant le village de Corsavy

Refus du préfet :
Corsavy n’aurait plus de route, Montferrer resterait isolé, St Laurent et Coustouges ne pourraient aller à Batère qu’en venant prendre le pont neuf au-dessous d’Arles

Conseil municipal de Corsavy

Il faut que le chemin vicinal de grande communication entre Arles et les mines de Batère soit rendu praticable le plus tôt possible ainsi que l’embranchement de Corsavy à Arles
Pour faire l’embranchement de Corsavy à Arles il faudrait partir du coll de Llancia par le bac d’en Serre et la châtaigneraie du mas d’en Tiburcy en longeant le chemin qui conduit à cette métairie jusqu’à Arles au lieu de passer par le revers méridional de la montagne, c’est à dire las Balmas, et les vignobles de Corsavy et d’Arles
Jean Tixador, maire, et Jean Deit-Vilar ne sont pas d’accord avec cette proposition du conseil municipal : le projet de passer par le revers méridional est le plus propice

1846
Le chemin de grande communication n° 3 entre Arles et Corsavy est terminé excepté les 2 extrémités. Du coté de Corsavy la solution de continuité à 299 m de longueur et aux abords d’Arles elle présente une étendue d’environ 120 m
L’exécution de ce chemin et la facilité avec laquelle on l’a ouvert jusqu’à Corsavy prouve qu’il sera très facile de s’élever jusqu’aux miniers. Les habitants de la vallée se bornent à solliciter la continuation des travaux sur le chemin de Batère

1848

La commune de Corsavy demande que les travaux du chemin de grande communication n°3 soient immédiatement repris

1849

Projet de route d’Arles à Batère en passant par Montbolo, Taulis, St Marsal et Labastide, fait par les propriétaires et maître des forges : la route d’Arles à Corsavy est terminée, mais le prolongement jusqu’à Batère est abandonné.

Refus du préfet

1851

Jean Deit-Vilar estime que le chemin traversant ses propriétés sur 2 km, il devrait les clôturer avec un mur de pierres sèches

Embranchement d’Arles à Corsavy

Vente de terrains par Jacques Pons, Raphaël Cirera, Marc Fabre, Jean Deit-Vilar, Thérèse Vidalet veuve Delclos, Joseph Batlle

1852

Raphaël Cirera estime qu’il doit construire un mur de 1,30 m de haut, 0,37 d’épaisseur sur une longueur de 12 mètres sur un côté de la route n°3 ; ce mur serait en continuité de celui que Marc Fabre construisit l’année dernière

1855

Vente de terrains par : Sauveur Pons, Joseph Sala, Benoît Garcias (héritiers de Sauveur Delclos), Françoise Perpigna veuve Faig, Michel Romeu, Martin Coderch propriétaire à Reynés


1863

Construction de la sortie de Corsavy, portion comprise entre la place publique et la maison Vilanova

M. Jean Deit-Vilar
« ... En 1860 ou 1861, l’agent voyer fit lui-même défoncer la place d’amont et la portion de rue comprise entre notre maison et l’oratoire, et les terres furent transportées en face de notre porte d’entrée pour adoucir la pente de la rue. Ces travaux se faisaient déjà en vue de ladite route qui devait se faire en 1861 et celle de Corsavy à Batère en 1862 ou 1863 ... »

Matrice propriétaire actuel locataire

B 603 Sauveur Delclos Delclos Marguerite femme Benoît Garcias
B 607 Martin Coderch, à Reynés Jean Coderch, à Reynés Pierre Oms
B 609 Joseph Sala Joseph Sala
B 610 Joseph Sala Joseph Sala
B 611 Joseph Sala Joseph Sala
B 612 Joseph Sala Joseph Sala
B 648 Joseph Sala Joseph Sala
B 613 Sauveur Pons, officier de santé Sauveur Pons, officier de santé
B 613 Michel Romeu, mineron Michel Romeu, mineron
B 614 Joseph Vilanova Joseph Vilanova Emmanuel Berdaguer
B 615 Joseph Vilanova Joseph Vilanova Emmanuel Berdaguer
B 616 Joseph Vilanova Joseph Vilanova Emmanuel Berdaguer
B 632 Joseph Vilanova Joseph Vilanova Emmanuel Berdaguer

1864

M. Vilanova

L’ancien chemin longeait ma maison d’habitation et mes locaux d’exploitation contigus, tels que bergerie, étables et remise. A quelques mètres de ces locaux, il y avait une fontaine publique dont l’auge ouverte et abordable par 3 côtés servait à abreuver les animaux
Pour faire la nouvelle route, l’entrepreneur a changé complètement l’état des lieux ; il a d’abord encastré l’auge de la fontaine dans un enfoncement fermé de 3 côtés de sorte qu’on ne peut plus y abreuver les bestiaux et que les habitants ne peuvent plus boire commodément.
Aux abords de mon habitation, l’entrepreneur a éloigné sa nouvelle route de mes locaux d’exploitation, et l’a trop exhaussée sans nécessité de manière à former une longue excavation dangereuse entre la route et mes locaux dans lesquels les charrettes ne peuvent plus arriver, de telle sorte que je ne puis plus engranger mes récoltes ni remiser le matériel de mon exploitation, ni même arriver à pied facilement chez moi.

Rapport de l’agent voyer

1. Il faut construire un mur de placage contre les talus et déblais sur les propriétés de M. Joseph Vilanova traversées par le chemin de grande communication n° 3
2. Il faut exhausser le seuil de la remise
3. Ordre est donné au cantonnier Verdaguer de faire immédiatement la réparation de la fontaine

1865

Lors des dernières pluies, divers éboulements de mur et de talus sont survenus sur le chemin de grande communication n° 3 entre Arles et Corsavy

1866

M. Deit-Vilar se plaint qu’en construisant le chemin, on a détruit un petit mur qui protégeait ses bâtiments contre les eaux


Construction d’une rampe à l’oratoire ; aménagement de la fontaine

Réclamation du conseil municipal
8 novembre 1865
Lettre du conseil municipal au préfet

1. Oratoire
Au point nommé l’oratoire le dit chemin a une hauteur de plus de 2 mètres, et les habitants de la partie inférieure du village s’en trouvent gênés surtout après la maison Fort où elle est très étroite. Pour aller à la fontaine on est obligé de faire un long détour
2. Fontaine
Cette fontaine se trouve emprisonnée dans une sorte de niche où l’on n’arrive qu’avec peine. Au cours des travaux elle avait complètement tari et malgré tous les moyens pris par l’entrepreneur pour ramener l’eau, une bonne partie vient se perdre et jaillir au-dessous de l’auge
3. Abreuvoir
L’entrepreneur a détruit un abreuvoir et ne l’a point remplacé

Pour ces motifs, le conseil municipal demande
a. la construction d’une rampe au lieu dit l’Oratoire
b. le transfert de la fontaine à quelques mètres au-dessous et la réunion à la source principale
c. la reconstruction de l’abreuvoir

1866

Réclamation des habitants de Corsavy
janvier 1866

1. Rampe
Les propriétaires ont refusé une rampe qui obstruait l’entée de leurs maisons, mais ils demandent une rampe qui puisse être construite sans nuire à aucune maison.
Une rue a été construite pour aboutir à la fontaine publique, mais elle n’a que 0,90 m de large ; de plus, au-dessus, la largeur est de 1 mètre en un point fort accidenté, et à une pente qui conduit à une sorte de précipice
2. Fontaine
L’entrepreneur vit la source entièrement tarie et qu’il ne put la retrouver que très difficilement et avec beaucoup de frais. Beaucoup plus tard l’eau a encore disparu à la fontaine lorsque le cantonnier est venu faire une excavation jusqu’au pied de l’auge en granit qui reçoit l’eau du robinet. La source est venue sortir au niveau du sol en plusieurs petits filets d’eau.
Tandis que la fontaine se trouvait auparavant en terrain convenable, entièrement libre, aujourd’hui, elle est retirée au fond d’un arceau assez long et étroit ; on ne peut l’aborder que difficilement. On ne peut qu’avec la plus grande gêne abreuver là le grand nombre de mulets allant aux mines de Batère, le gros bétail de la métairie Vilanova et d’autres montures qui passent en ce lieu chaque jour.
L’abreuvoir n’était point une auge en granit ; il était formé d’une partie en maçonnerie et en une face une grande dalle de granit

Une pétition a été adressée
1. pour obtenir une rampe au point dit l’oratoire
2. pour le rétablissement d’une fontaine publique qui a été dégradée

Lettre du maire Jean Deit-Vilar, au sous-préfet
Le 4/2/1866

La construction de ce tronçon de route a complètement fermé la rue ou chemin qui permettait aux habitants de la partie inférieure du village de se rendre à la fontaine, car à l’angle de la maison Fort elle n’a que 0,35 m de large, et à l’angle de la maison Perpigna, elle n’a que 0,57 m : une bête de somme ne peut donc passer dans aucun de ces deux passages. Il faudrait faire des améliorations ou un autre chemin qui aboutit au bas du village et qui communique avec la route construite
Cette rue actuelle n’est pas praticable, elle est encastrée entre les maisons et n’a que 0,90 m de large. Le seul muletier qui s’y trouve en ce moment est obligé de partir et de s’installer ailleurs parce que ce chemin n’est pas assez large pour le passage de ses bêtes. Une rampe est donc de toute nécessité

Réponse de l’agent voyer du 26/7/1866

Le passage du chemin de Grande Communication n° 3 dans la traversée de Corsavy présente des difficultés tout à fait exceptionnelles :
a. Au point dit l’oratoire le niveau du chemin a été abaissé autant que possible, et la montagne qui se dresse presque à pic vers la fontaine a empêché de s’en écarter. Une petite rampe a déjà été construite à la demande des habitants.
Il reste à examiner comment on peut assurer le passage au point demandé afin de permettre aux habitants de la partie inférieure du village de franchir le chemin de grande communication n° 3.
Pour établir une rampe correspondant à celle déjà construite sur le côté opposé, on ne pourrait pas l’appliquer contre la maison Perpigna et Planes, il est seulement possible de la construire sur le côté opposé, mais elle ne donnerait pas un passage facile. Pour les montures, il serait préférable d'élargir la rue vers la maison Verdaguer

b. Si la fontaine est en mauvais état, cela ne provient pas de la construction du chemin. Pour ne pas y toucher, un arceau a été construit au-dessus

Le conseil municipal doit donc être consulté pour savoir s’il préfère qu’il soit établi une rampe ou plutôt un escalier vers la maison Fort Jean ou bien s’il désire que la rue vers la maison Verdaguer soit élargie.

Conseil municipal du 12 août 1866
Relatif à la rampe à établir au lieu dit l’Oratoire ou de l’Enrecotade près de la maison Llanes et Perpigna

Le conseil municipal tient à ce qu’il soit construit une rampe qui ne devrait pas être établie devant la maison Fort, car on lui fermerait la maison. La dite rampe devrait entre construite vers la maison Bonel, tournant un peu vers la maison Llanes et Perpigna et venant aboutir à l’aqueduc de la route

1867
mars 1867

Les travaux de construction de la rampe sont terminés

Construction de la route de Corsavy à Batère
1866
Tronçon entre le ravin de la case del Bac et le chemin de la métairie du pount d’en Clot

Arrêté d’expropriation des propriétaires
Plan : tronçon entre le chemin de la Forge (lieu dit les Pradets) et la métairie du pount d’en Clot de longueur 1983,60 mètres

1868

Tronçon du chemin de grande communication n°3 compris entre les Pradets et le chemin de la métairie dite lou pount d’en Clot
Adjudicataire : Guillaume Pierris

1869

Nouvelle adjudication du tronçon du chemin de grande communication n°3 compris entre les Pradets et le chemin de la métairie dite lou pount d’en Clot
Adjudicataires : Michel Romeu et Guillaume Pierris


1872
Tronçon du chemin de grande communication n°3 entre le pré des Fourquets et le coll de la Descargue, de longueur 6 km
Adjudicataire des travaux : Fortuné Fabre, régisseur des mines de las Indis

1879
éboulement d’un mur de la route de Batère au lieu dit « rocher du moulin Delaris »

1880 (délibération municipale, mairie de Corsavy)
Le chemin de Grande Communication n° 3 entre Corsavy et Léca, au lieu dit Clos dels Pradets, est impraticable aux charrettes remplies de paille, foin ou autres marchandises encombrantes. Cette tranchée n’ayant qu’une largeur de 2,50 mètres, il y a urgence à en demander l’élargissement
Il faut élargir la route au niveau du moulin Delaris
Il faut élargir la route qui traverse le village
Il faut améliorer la route au lieu dit « Rochers de Can Double »

1881 (délibération municipale, mairie de Corsavy)
Projet d’acquisition des terrains pour élargir le chemin de Grande Communication n° 3 au lieu dit Pradets
Demande de redressement de la route dans la traversée de Corsavy entre les maisons Pons et Abdon Oms, de largeur 2,5 m
Les parapets de la route dans la traversée du village de Corsavy sont complètement démolis. Ils devraient être rétablis le plus tôt possible

1883

Plan de la traversée de Corsavy par le chemin de grande communication n°3 ( A.D. 1739 W 39)

1886

Projet de trottoirs dans la traversée de Corsavy

1889 (délibération municipale, mairie de Corsavy)
élargissement du chemin vicinal n°3 de Coustouges à Batère entre les parties construites aux rochers de Can Double et à la croix de la Forge