Retable de l'église de Léca

En 1742, Florentine Lacoma, veuve de Pere Barboteu, batllesa de Léca, a donné 3 doubles 1/2 vella valeur de 33 réals de plata chacune à Jacinto Cavall, escoltor de San Llaurens, per pagar del retaule que ha fet a l'iglesi de Léca.

Le curé qui ne voulait pas partir

Arles sur Tech le 27 juin 1834

Le Maire d’Arles sur Tech à Monsieur le Préfet

Monsieur le Préfet

On vient de me donner avis que M. le curé de Corsavy devra quitter cette commune et qu’il n’est pas certain s’il aura une autre cure. Cet ecclésiastique me doit 70,80 francs pour des marchandises à lui fournies, ou argent prêté ; comme précédemment il m’envoyait son mandat sitôt qu’il l’avait reçu, je crains qu’il n’en soit pas de même de trimestre. Voilà pourquoi je viens vous prier Monsieur le Préfet, si toutefois il est possible, de vouloir bien m’adresser les mandats du trimestre prochain des curés des communes du canton. Par ce moyen, il ne se doutera pas que ce soit une mesure prise contre lui, et je pourrai alors le faire venir chez moi pour régler son compte.
J’ai l’honneur, Monsieur le Préfet, d’être votre affectionné serviteur
Le Maire d’Arles

Le 28 juin 1834

Le Préfet au Maire d’Arles

Monsieur le Maire

J’ai reçu la lettre par laquelle vous demandez l’envoi du mandat du traitement du desservant de Corsavy pendant le 2ième trimestre 1834 afin de pouvoir vous couvrir de la somme de 70,80 francs qui vous est due par cet ecclésiastique. Je désirerais bien satisfaire votre demande mais las nouvelles instructions ministérielles prescrivant d’une manière formelle d’adresser directement aux curés et desservants les mandats qui les concernent, je ne puis vous transmettre le mandat en question.

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Le 7 juillet 1834

Le Sous-préfet de Céret au Préfet

La Commune de Corsavy est à la veille de devenir le théâtre de graves désordres provoqués par les motifs que je vais avoir l’honneur de vous rapporter :
Le Sieur Nicolau, desservant de cette paroisse a reçu son changement de résidence. Son successeur s’est présenté pour prendre possession de la maison presbytérale, mais il a répondu qu’il était chez lui, qu’il voulait y demeurer, qu’il ne voulait point quitter la commune et que personne ne lui ferait prendre un autre logement. Le nouveau curé paraissait hésiter de se rendre à son poste où il craignait d’être insulté par une bande de 22 individus soudoyés par l’ancien desservant…
Je l’engageai à prendre possession de sa paroisse et de se loger dans un appartement séparé…
Cependant l’ancien desservant, persistant dans la ligne de conduite qu’il tient depuis quelques temps, s’empara des 21 individus dont il dispose, et après les avoir bien abreuvés de vin et de liqueurs spiritueuses, dans sa propre maison, dans la nuit du 5, prépara pour le lendemain un charivari au nouveau titulaire, charivari qui s’exécuta hier à l’entrée de la nuit. Après cette scène, des chansons offensantes pour le nouveau curé furent chantées presque sous ses fenêtres. L’immense majorité des habitants prévoyant que cette bande de malveillants voulait se porter à des extrémités, se retira, et laissa ces derniers, maîtres de leurs actions. Ils en profitèrent et couronnèrent l’œuvre en allant dévaster et dévaliser deux jardins.

Le 8 juillet 1834

L’Evêque de Perpignan à M. le Préfet

…Instruit depuis quelques jours, Monsieur le Préfet, de l’inconcevable conduite de cet ecclésiastique, je lui ai écrit pour lui en manifester mon extrême étonnement, en lui rappelant qu’il n’avait plus aucun pouvoir dans cette communauté, pas même celui d’y dire la messe…

Le 10 juillet 1834

Le Sous-préfet de Céret au Préfet

Les désordres dont la commune de Corsavy est le théâtre depuis quelques jours, paraissent devoir se continuer encore. Le maire de cette commune m’écrit pour m’avertir qu’il n’est pas sans des craintes pour la journée de dimanche prochain. Il m’a demandé une compagnie de troupes de ligne pour faire respecter les personnes et les propriétés…
Je viens de donner des ordres à la gendarmerie d’Arles pour qu’elle se rende dès le 12 au soir à Corsavy pour se mettre sous les ordres du Maire…
Il est prouvé que l’ancien desservant réunit chaque soir chez lui tous les mauvais sujets de la commune au nombre de 23 ou 24. Ce sont des hommes dont cet ecclésiastique se sert pour mettre la commune en émoi. Je donne des ordres pour que cette réunion illégale soit constatée par un procès-verbal, au moyen duquel il y aura possibilité de se défaire de cet homme dangereux, en le traduisant devant le tribunal de police correctionnelle