ECOLE 1790-1800
ECOLE 1853
MAISON d’ECOLE 1873
GROUPE SCOLAIRE 1894
ECOLE de LECA 1909
INSTITUTEURS
Ecole de Léca
Nomination à Léca 1915


ECOLE 1790-1800

Budget de la commune de Corsavy 1791
Traitement du maître d’école : 150 livres

Dépenses de la commune pour 1793
Régent d’école : 200 livres

22 frimaire An 10 ( 13 décembre l801)

Citoyen sous-préfet,

Je dois vous dire qu’il n’y a dans cette commune aucune maison d’instruction. Le citoyen Joseph Bonabosch, officier de santé, s’occupe seulement à l’enseignement de 8 à 9 enfants à l’invitation des pères et mères et le nombre des élèves pourrait se porter à 30 ou 40. La nature de l’instruction consiste à la lecture et à l’écriture et aux quatre règles d’arithmétique et à enseigner le catéchisme sur la religion catholique. Un instituteur serait tellement nécessaire dans cette commune qu’il y a aujourd’hui très peu de personnes en état de gérer les affaires municipales. Et comme c’est un endroit de commerce en mines et en fer, il conviendrait que les jeunes gens fussent instruits dans cette partie; il serait temps, au moins dans cette commune, que l’ignorance en fut déterrée.

Marcé, maire

ECOLE 1844


1 T 278
Commune de Corsavy, 2ème session ordinaire
L’an 1844 et le 5 mai, le conseil municipal de La Commune de Corsavy, réuni en session ordinaire au lieu ordinaire des ses séances, présents messieurs :
André Fondecave, adjoint, François Vilanova, Joseph Batlle, Jean Deit-Vilar, Cosme Fort, Michel Mias, Jean Délos, Michel Baills, Paul Parayre
Sous la présidence de M. Jacques Pons, maire
Qui nous a observé qu’une maison d’école était nécessaire dans la commune de Corsavy, vu qu’on ne trouve pas à louer des locaux propices, le conseil municipal a délibéré à l’unanimité d’en construire une et a prié M. le Maire de se concerter avec M. l’architecte du département pour rechercher l’emplacement le plus convenable

1/5/1846
délibération du conseil municipal
vœu que la maison appartenant au sieur Batlle soit achetée par la commune et appropriée comme maison d’école

Etat nominatif des principaux contribuables de la commune de Corsavy qui s’engagent à fournir en nature les 800 journées que le conseil municipal a voté dans sa session de mai dernier en plus de 2000 francs pour la construction d’une maison d’école à Corsavy
Joseph BATLLE propriétaire
Joseph PONS propriétaire, maire
André LACASE curé
Jean DEIT-VILAR propriétaire et conseiller d’arrondissement
Jean NOGUER propriétaire
Martin DEIT propriétaire
André FONDECAVE adjoint
Sauveur PONS officier de santé
Cosme FORT propriétaire
Marc FABRE négociant

1849
L’Architecte du département
Je me suis rendu sur les lieux ; j’ai examiné la maison avec soin et j’ai trouvé qu’elle était adossée à un terre-plein de manière que ce qui est au premier étage du côté de la rue se trouve au rez-de-chaussée du côté opposé. Il est donc de toute impossibilité de placer l’école au rez-de-chaussée car cette partie de la maison est fort humide.
Il faudrait placer l’école au premier étage, mais là autre inconvénient : le plancher n’a que 2,22 mètres sous poutres ; il faut le relever et comme celui du 2ème étage n’est pas plus élevé , il doit subir la même opération. Il s’en suit que ces planchers étant complètement vermoulus, le remaniement dont il s’agit ne peut même pas avoir lieu. En outre la toiture est mauvaise et l’on peut dire qu’aucune menuiserie n’existe puisqu’il faudrait les reconstruire entièrement…
Il vaudrait mieux pour la commune faire une construction neuve qui donnerait des garanties de durée qu’on ne pourrit attendre de la maison de M. Batlle dont les murs seuls pourraient être conservés, et encore faudrait-il y faire de nouvelles ouvertures ce qui ne les consolideraient pas…


ECOLE 1853
A.D. 2 Op 1124


1853
Maire de la commune : Jacques Pons
Le Maire de Corsavy au Préfet :
L’affaire de l’acquisition d’une maison pour en faire une maison d’école fut 2 ou 3 fois entreprise et chaque fois délaissés sans effet ; les principaux événements politiques survenus depuis 1848 en ont été principalement la cause. Reprise en 1851, elle fut encore abandonnée.

JACQUES Vile, propriétaire, domicilié à Reynés, cède à titre de bail pour les 6 années à venir à partir du 1/3/1853, une maison composée de 11 pièces, pour servir de logement à l’instituteur communal et de salle d’école, moyennant un loyer annuel de 150 francs

1859
21 mars1859
Le Maire de Corsavy au Préfet
Je me permets de me faire connaître quelles suites ont été données au nouveau bail de la maison d’école passé avec Jacques Sala, maçon. Le présent bail est conclu pour une durée de 9 ans et porté à 135 francs pour la maison et 10 francs pour un jardin qui en est séparé
L’ancien bail a expiré le 1 mars dernier, et le nouveau propriétaire de la maison d’école, actuellement occupée, ne veut point pouvoir prendre patience et a notifié à l’instituteur que le logement devrait être évacué le 1 août prochain irrévocablement.

30 mars 1859
Approbation de l’Inspecteur d’Académie, mais il faudra supprimer le jardin et réduire le prix de la location à 120 francs.

1 T 254
4 janvier 1869
maire : Jean Deit-Vilar
Le Maire de Corsavy au Sous-préfet
Votre lettre du 29/12 dernier relative à la création d’une école de filles pour l’éducation des jeunes filles pauvres :
On ne pourrait guère compter sur les revenus des rétributions mensuelles, attendu que les mères de famille ne sont pas portées pour envoyer leurs filles à l’école à défaut de moyens. Quelques institutrices ont essayé d’ouvrir une école à Corsavy, et elles ont été obligées de la fermer quelques temps après.

9 janvier 1869
l’Inspecteur d’Académie au Préfet
La Commune de Corsavy n’ayant pas d’institutrice libre est forcément dispensée de se soumettre à l’invitation que vous lui avez ordonnée. Il y a pour le moment pénurie d’institutrices
Dès qu’une institutrice pourra être envoyée à Corsavy j’aurai soin de vous en donner avis

15 janvier 1869
Monsieur le Sous-préfet
Vous m’avez communiqué que le 6 janvier une lettre de M. le Maire de Corsavy relative à la création d’une école de filles , mais aucune institutrice n’est libre.
Je vous prie d’informer M. le Maire qu’il peut passer le bail de la maison d’école, l’ancien venant d’expirer


MAISON d’ECOLE 1873

A.D. 2 Op 1124
9/2/1873

maire : Jules Deit
Conseil municipal : Abdon Oms, Fortuné Fabre, Joseph Fondecave, Michel Romeu, Emile Delclos, Emmanuel Berdaguer, Jacques Sala, Joseph Sala, Joseph Fort

Il y a urgence à faire l’acquisition d’un local pour maison d’école
Pour payer les dépenses, le conseil municipal décide que les sommes
1) des 3 centimes additionnels votés pour le chemin vicinal de Corsavy à Montferrer pendant les années 1873 à 1877 ; ( pour 1872 le produit de cette contribution est appliqué au jugement du troupeau de Gauzac)
2) la 2ième annuité ( 1873) du produit de la contribution de 15 centimes pour la construction d’une horloge publique
3) de la vente du jardin dit de la Crouette
Le montant de ces diverses sommes sera d’environ 1500 francs.

1/4/1873

Promesse de vente de Sala Jacques, maçon, conseiller municipal, d’une maison sise au barri d’Amont, confrontant au nord Alabert, à l’ouest Michel Romeu, à l’est Simon Brunet, et au sud le chemin de grande communication n° 3, pour le prix de 3000 francs

6/4/1873

Le conseil municipal accepte la proposition de Jacques Sala.
Il reste à trouver 3619 francs et 60 centimes.

14/4/1873

devis section B n° 482 84 ca
1619, 60 francs

10/8/1874

maire : de Roig de Bourdeville
Conseil municipal : Jean Pons, Joseph Fondecave, Emile Delclos, Jules Deit, Fortuné Fabre, Joseph Sala, Emmanuel Berdaguer

Subvention du conseil général : 500 francs

27/8/1874

lettre du maire, de Roig de Bourdeville, au sous-préfet
« Je ne donnerai suite au projet d’acquisition de la maison d’école que lorsque la commune sera entièrement libérée de la somme qu’elle doit aux Domaines pour les droits de la succession d’un legs à elle faite par M. Laurent Vilanove suivant testament du 7 mars 1868 »

Traitement des instituteurs

1871 traitement de l’instituteur 475 francs
traitement éventuel de l’institutrice 80 francs
1872 traitement de l’instituteur 800 francs
traitement de l’institutrice 500 francs
location de la maison d’école de garçons 120 francs
location de la maison d’école de filles 100 francs
1873 traitement de l’instituteur ( 2ième semestre) 500 francs
1874 traitement de l’instituteur 700 francs
traitement de l’institutrice 500 francs
location de la maison d’école de garçons 120 francs
location de la maison d’école de filles 100 francs
1875 traitement de M. Noguès, instituteur 500 francs

1877
demande d’autorisation de cours d’adultes ( A.D.P.O 1 T 326)

Corsavy, le 13 octobre 1877
Monsieur l’Inspecteur d’Académie
J’ai l’honneur de vous envoyer un certificat de M. le Maire constatant que j’ai pris possession de mon nouveau poste le 13 octobre 1877. Je vous remercie de m’avoir fait donner un pareil poste, soyez assuré que je m’en rendrai digne par mon zèle et par mon dévouement.
Quant au cours d’adultes, j’en ai déjà parlé à M. le Maire qui probablement me le permettra et me fournira l’éclairage ; je vous prie donc de me faire autoriser à ouvrir ce cours.
L’instituteur de Corsavy
TH. Birabent
Réponse : Avis favorable de l’inspecteur d’Académie

1878
(Délibérations municipales, mairie de Corsavy)

Il est nécessaire de compléter le mobilier de la maison d’école de garçons et de réparer le mobilier existant
Achat 2 tables à 6 places avec bancs à 80 francs 160 francs
3 bancs à 10 places à 22 francs 66 francs
1 bureau pour l’instituteur 50 francs
Réparation du vieux mobilier 21,50 francs

1879
(Délibérations municipales, mairie de Corsavy)
budget de la commune pour 1880

rétribution scolaire pour l’année 1880 1,50 francs
traitement de l’instituteur 900 francs
traitement de l’institutrice 700 francs
location de la maison d’école de garçons 160 francs
location de la maison d’école de filles 100 francs

1880
(Délibérations municipales, mairie de Corsavy)
Projet de construction d’une maison d’école pour les garçons et les filles avec salle de mairie

Le choix du conseil municipal se porte sur les parcelles 603, 604, 605, 606 et 607

1882
Loi du 23 mars relative à l’instruction obligatoire

mai 1882 (délibérations municipales, mairie de Corsavy)
a. création d’une Caisse des Ecoles
b. Création d’une commission scolaire
c. Le projet de 1880 pour la nouvelle école a été dressé par M. Ramon. Mais il doit être abandonné car l’emplacement est reconnu insuffisant. M. l’Inspecteur d’Académie a désigné les parcelles n° 471 et 464, de contenance 10 ares, pour le nouveau projet ; ces terrains peuvent communiquer facilement avec la place ; il faudrait aussi acquérir la maison cadastrée n° 472 de 21 m²

1883 traitement de l’instituteur 900 francs
traitement de l’institutrice 700 francs
location de la maison d’école de garçons 160 francs
location de la maison d’école de filles 100 francs

1885
Fournitures à l’école de Corsavy
Fortuné FABRE fournit 1 livre à Julie DELOS, 2 cahiers à Thérèse MAILLART, 50 cahiers et 3 balais
BERDAGUER fournit 52 cahiers
Antoine PONS fournit 50 cahiers et 2 registres

GROUPE SCOLAIRE 1894

A.D. 2 Op 1124
18/11/1894

maire : Jules Deit
présents : Casimir Sala, adjoint, Vilanova, Rossignol, Ourtous, Coderch, Constant Delclos, Baills, Jacques Sala, Barboteu
Choix du terrain, en amont du village sur le coté droit du chemin de grande communication n°3 de Coustouges à Batère. Ce terrain appartient à Françoise Oms veuve Janotet, à Madeleine Coderch épouse de Clément Paillisser, et à Catherine Alabert

3/6/1897

maire : Jules Deit
présents : Casimir Sala, adjoint,, Sauveur Ourtous,, Jacques Sala, Joseph Barbotheu, Jean Coste, Michel Romeu, Pierre Rossignol

Le conseil municipal autorise M. le Maire à échanger avec M. Vilanova une partie du chemin vicinal contre 2 parcelles de terrain


21/9/1897
Procès verbal d’expertise d’immeubles à échanger avec Léon Vilanova. Léon Vilanova cède 2 parcelles de terrain à la commune, et la commune cède à Léon Vilanova le terrain de l’ancien chemin
1. terrain à céder par Léon Vilanova 621 P de la Fou
a. 1ère parcelle en jaune confinée au nord par le terrain de grande communication, au sud par l’ancien chemin vicinal, à l’est par l’échangiste, à l’ouest par la commune
b. 2ème parcelle en jaune confinée au nord par l’ancien chemin communal, au sud par le jardin Paillisser, à l’est par la grange Vilanova, à l’ouest par la rue publique
contenance totale 128,20 m² estimées à 350 francs
2. terrain de l’ancien chemin à céder par la commune, confiné au nord par le chemin de grande communication n° 3, au sud et à l’est par M. Vilanova, à l’ouest par la propriété communale
contenance 188,75 m² estimé à 350 francs

12/12/1899

Le conseil municipal autorise la commune à acquérir de Françoise Oms et de Madeleine Coderch, pour 1100 francs, 5 parcelles de terrain de 405 m², n° 603, 605, 606 et 607

Architecte : Vidal
Entrepreneur : Antoine Ricart
Montant des travaux : 29500 francs

Vente
1. de 3 parcelles en nature de jardin par Françoise Oms, veuve Janotet, provenant de la succession de ses père et mère ( notaire Morer Arles 25/4/1871) ; ancien propriétaire : François Oms, son père
2. de 2 parcelles par Madeleine Coderch épouse de Clément Paillisser, provenant du partage de ses père et mère Joseph Coderch et Marie Oms ( notaire Roudel Arles 6/10/1892) ; anciens propriétaires : Joseph Coderch et Marie Oms, ses père et mère, et Madeleine Faix, épouse de Sauveur Boix ; sur la matrice, Benoît Garcias, et Barthélemy Llanes

Entrepreneur
Antoine Ricard du Boulou

25/3/1900
jugement d’expropriation, tribunal de 1ère instance de Céret
d’une parcelle de terrain avec petite bâtisse à occuper pour la construction d’un groupe scolaire à Corsavy, cadastrée B 604 le Village, de 0 a 86 ca, appartenant à Louis Abdon et Angélique Alabert, indivis, les propriétaires actuels étant :
1) Abdon Alabert
2) Paul Bails, Pierre Bails, Gabriel Bails, Marie Bails, Anna Bails
3) Abdon Alabert, Louis Alabert
4) Rosalie Alabert
Locataire de la parcelle : Sauveur Coderch

2/4/1900

acquisition des terrains des héritiers Alabert ( louis et angélique indivis)
parcelle de terrain avec bâtisse attenante 604 B

10/12/1900
Madeleine Coderch, épouse de Clément Paillisser, vend 2 parcelles de terrain de 171 m² ( 605 et 606 B le Village) provenant de ses père et mère ( notaire Morer Arles 25 avril 1871) ; confrontant au nord Alabert indivis, au sud et au lavant Françoise Oms, et au couchant le chemin rural

Partage des biens de Joseph Coderch et de Marie Oms ( notaire Roudel à Arles 6/10/1892)
Enfants
1. Marie Coderch, religieuse de la congrégation de St François, demeurant à Montpellier
2. Françoise Coderch épouse de Jean Cadène, terrassier
3. Madeleine Coderch épouse de Clément Paillisser
4. Rose Coderch, décédée, épouse de Jean Faix, cordonnier ; d’où
a. Madeleine Faix épouse de Sauveur Boix

21/9/1901

Clément Paillisser et son épouse Madeleine Coderch, ont reçu la somme de 400 francs pour le terrain vendu pour la construction du groupe scolaire

23/3/1901

délibération municipale

maire Jules Deit
présents : Martin Paillisser, Casimir Sala, Jean Maillard, Clément Paillisser, Jacques Barboteu, Michel Romeu, Constant Delclos

acquisition des terrains appartenant à Jacques Fite ; parcelles 608, 609p, 611, 612p, section B
M. le Maire soumet au conseil les plans et rapports dressés par M. l’architecte du groupe scolaire pour rétablir le mur éboulé et réparer la lézarde du mur de la maison Fite, désastres causés par une trombe d’eau qui s’est abattue sur la commune dans la nuit du 15 au 16 août 1900.
Il soumet également au conseil une promesse de vente par laquelle le sieur Fite consent à vendre à la commune la partie de la maison lézardée (du fait du déblaiement opéré pour la construction du groupe scolaire) dont la surface de terrain est de 150 m² environ, moyennant la somme de 400 francs et la cession de l’emplacement d’une portion de l’ancien chemin rural longeant les 2 parcelles de terra et attenantes à la maison, dit de la « Solane » qui se trouve englobé dans son champ, chemin devenu inutile à la Commune depuis la construction du chemin de grande communication n° 3 à la sortie du Village

6/10/1901

Jacques Fite, ouvrier mineur, déclare vendre à la commune les parcelles 608, 609p, 611, 612p et 613p section B
Les parcelles 608, 609p, 611 et 612 ont été vendues à Jacques Fite par Joseph Sala et Catherine Bosch, domiciliés à Perpignan ( acte notaire Julia du 25/10/1890).Jacques Sala l’avait hérité de ses parents Jean Sala (+ Corsavy le 14/12/1855) et de Catherine Deit ( + Corsavy le 20/10/1883) dans son contrat de mariage ( notaire Morer à Arles le 29/9/1850) et par héritage ( notaire Morer à Arles le 28/3/1857).
La parcelle 613p a été achetée par Jacques Fite à Jean Pons boulanger à Corsavy le 18/2/1892. Jean Pons l’a reçu en donation-partage de Sauveur Pons, officier de santé à Corsavy ( notaire Julia du 21/7/1884) Sauveur Pons l’avait acquis de Françoise Fondecave veuve Figuères de Corsavy (notaire Vilaséca, notaire à Arles le 30/12/1843)

27/11/1901

maire : Jules Deit

Martin Paillisser, conseiller municipal, est nommé régisseur des travaux à exécuter dans les terrains achetés au sieur Jacques Fite consistant à l’enlèvement des déblais supplémentaires dans la cour des garçons

31/8/1902

délibération municipale

par suite d’éboulements successifs les déblais exécutés dans les cours du groupe scolaire ont coûté 1055 francs 30 ( 698 francs 55 pour le déblaiement, et 356 francs 75 pour le transport)

20/9/1902

Rôle des journées d’ouvriers employés à l’enlèvement des déblais d’éboulements et la construction d’un aqueduc

François Baills, Jean Maillard Micalou, Hippolyte Payrou, Jean Courdomy, Jean Maillard Puig, louis Borrallo maçon, François Berdaguer, Jacques Cassou, Marguerite Borrallo, Jacques Piquemal, Emile Bonel, Sauveur Bonaco, Mathieu Ouillou, Laurent Galy, Pierre Espinas
Sauveur Coderch, Benoît Garcias, Jacques Barboteu, Isidore Monteils, Barnèdes maréchal-ferrand

1903
location de la maison d’école pour garçons 160 francs
location de la maison d’école pour filles 100 francs
achat de livres pour l’école de garçons 10 francs


1904
Réparation de la fontaine de Millet

ouvriers :
Jean Courdomy, Pierre Payrou, François Sala, Hippolyte Payrou

Agrandissement des cours de récréation et construction d’un perré maçonné

Ouvriers :
Martin Ourtous, Jean Courdomy, François Baills, Joseph Lloancy, François Berdaguer, Mathieu Ourtous, Sauveur Ourtous, Hippolyte Payrou

Réception des travaux

Le 29/12/1904

Décès de Jacques Fite
Le 19/4/1905
Marié sans contrat à St Marsal le 25/6/1872 avec Justine Dunyach
Héritiers
1° Anna Fite, épouse de Jean Dunyach, mineur, demeurant à Corsavy
2° Théophéline-Françoise Fite épouse de Magin Olivet, homme d’équipe à la gare de Perpignan
3° Jacques Fite, mineron


ECOLE de LECA 1909
30/5/1909
Délibération du conseil municipal

Le conseil municipal décide de construire une école mixte au hameau de Léca pour 24 élèves

Pour la construction de l’école mixte du hameau de Léca, le choix du terrain s’est porté sur la parcelle n° 165 p section D, de contenance 237,10 m², montant estimé 250 francs

24/ 8/ 1911
Acquisition du terrain appartenant aux héritiers indivis de Vincent Paraire
1. Rose Parayre veuve de François Alavail
2. Joseph Alavail
3. Juste Alavail épouse Casso
4. François Alavail
5. Marie Alavail, défunte épouse de Simon Jorda, veuf, tuteur de ses enfants Marie Jorda et Thérèse Jorda
6. Jacques Casso, dit Ferréol


Ingénieur architecte : A. Henrion, de Perpignan
Entrepreneur : Jacques Borrallo

30/4/1914
Dépenses 14473,90 francs

26/8/1915

procuration de Jacques Borrallo, mobilisé au 126° territorial, 4° compagnie à Foum Tatahouine ( Tunisie), à François Sala, entrepreneur à Corsavy, en tout ce qui concerne la perception de la somme de 1347,55 francs, représentant la retenue de garantie des travaux

travaux de reconstruction partielle et de remise en état à la suite des inondations d’octobre 1940

Entrepreneur : Jacques Bassole, à Arles
Architecte : Louis Batlle

Payé 70 000francs le 21/8/1948


INSTITUTEURS

1801 Joseph BONABOSC, officier de santé, s’occupe seulement à l’enseignement de 8 à 9 enfants à l’invitation des pères et mères

1816 Abdon PUJADE, d’Arles, fils de Michel Pujade et de Elisabeth Deit ; il épouse à Corsavy en 1816 Marie Rovira, de Corsavy, fille de André Rovira et de Madeleine Marcé

1833 Antoine PRATS

1836-1837 Louis DAUDUMONT, 29 ans en 1837, époux de Félicie Joubert, locataire de Rose Batlle

1861-1871 Jean NOGUER, 37 ans en 1861

1875 Auguste BERTRAN, 28 ans

1877- 1881 Théophile BIRABENT, 25 ans en 1881, a pris possession de son poste le 13 octobre 1877

1882 Jean SEROU

1883- 1886 Joseph BRUEL, né à Toulouse en 1859, fils de Jean-Pierre Bruel, employé des chemins de fer, et de Claire Geremon. Il épouse à Corsavy en 1884 Madeleine Courdomy, sage-femme, fille de Joseph Courdomy et de Thérèse Gource

1896- 1900 Jean-Marie CAVE, 44 ans en 1898

1889-1901 Joseph RIVIERE

1909 Jacques, Louis MELIQUIER, 27 ans

Ecole de Léca

« En 1925, ma mère, après de solides études au cours complémentaire de Céret et l’obtention du brevet supérieur, fut nommée institutrice à Léca, petit hameau situé entre Cortsavy et les mines de Batera. En été, elle faisait la classe aux six élèves de la commune, tous présents. En hiver, par temps de neige, un seul élève, celui qui habitait en face de l'école. Pour ce travail elle gagnait 6000 francs par an. »
Jean Tubert ( Terra Nostra n° 88 La « Poste » a Céret)

 

Nomination à Léca 1915

« Alice, ma sœur, allait sur ses vingt ans. Maintenant qu’elle avait dédaigné une royauté paysanne, la main d’un villageois revenu de la guerre capitaine, et deux ou trois autres partis, elle avait décidé de gagner sa vie, et mon père lui dénicha maussadement sa première suppléance scolaire.
L’Administration lui désigna Llorca. Llorca, on savait vaguement où ça perchait, mais il fallut recourir à l’almanach des postes pour le situer exactement. C’était un hameau de cent habitants, au fin bout des rampes de Cormary, au pied du Canigou, en pleine forêt de châtaigniers et de hêtres. Une petite rivière y passait. A la pensée que sa fille allait vivre, seule, dans un milieu de bûcherons, de muletiers et de contrebandiers, dans un lieu plus misérable encore que Malère, ma mère soupirait. Mon père se flattait qu’Alice y serait heureuse, et en vantait à tout hasard l’air pur, la bienfaisante austérité, l’hospitalité montagnarde, la truite d’eau vive, le lait et le beurre. Alice devait entrer en fonctions le 2 octobre, et il fut décidé que je l’accompagnerais là-haut.
Le chemin de fer nous conduisit à Arles où nous attendait le courrier de Cormary, un charreton traîné par un âne, lui-même conduit par un homme hargneux et braillard, répondant au nom de Codine. Un ménage de paysans endimanchés se présenta en même temps que nous et Codine chargea en maugréant leurs affaires, puis notre chapelière, après quoi, il nous pria de monter.
Au début, tout alla bien. Le chemin vaguait sur un plat avec des gentillesses de ruisseau; le soleil était vif et la vallée, dorée par l’automne, avait un air de fête. Mais dès qu’on atteignit l’embranchement de Cormary, la route se cabra soudain devant nous en une rampe que, plus tard, sur les cartes, je découvris comme une des plus rudes de France. Codine se mit à jurer de toutes ses forces en nous jetant des regards hostiles, et l’âne nous hissait pas à pas, tantôt à droite, tantôt à gauche de la montée, frôlant des pentes vertigineuses au fond desquelles brillaient des prairies. Alice se forçait à sourire, mais je la sentais inquiète. Bientôt, l’attelage s’arrêta. L’âne s’était approché d’un haut talus, de manière à mettre sa tête à l’ombre, et Codine nous cria sur un ton de colère
— C’est trop chargé! Il nous faut descendre, ou je ne réponds de rien!
Nous sautâmes sur le chemin de bonne grâce, cependant que le paysan bredouillait
— Il fallait le dire plus tôt ! Ça ne nous tuera pas d’aller à pied, hein, la jeunesse?
Sitôt allégé, l’âne reprit son calvaire. Le soleil cuisait fort. La route s’enfonçait au cœur d’un paysage rocailleux. Des horizons sauvages nous cernaient. A chaque tournant, taillé dans l’argile rouge, nous espérions découvrir un aspect rassurant de ce pays où Alice allait vivre, mais c’était chaque fois un nouveau pas dans la solitude et la désolation. Cela dura trois bonnes heures. Nous nous étions non seulement résignés à marcher à pied, mais encore à pousser au talon de la charrette, à aider le malheureux baudet à vaincre des ornières de la hauteur d’un enfant. J’ai rarement entendu un homme blasphémer avec autant de conviction que Codine ; une part d’injures semblait nous revenir, car l’âne n’y prêtait pas attention, semblait même y trouver un motif de mollesse. Il s’arrêtait chaque fois qu’une ombre propice effleurait le chemin. Nous n’osions pas parler et, de peur d’indisposer Codine, je retenais des plaisanteries qui eussent détendu l’atmosphère.
Enfin, Cormary apparut. C’était un village confortablement installé sur un bout de plateau herbeux, venteux, et d’où on découvrait trois vallées. Nous eussions aimé nous arrêter là, comme nos compagnons de voyage qui aidaient Codine à décharger leurs paquets, comme le facteur qui accueillait le sac du courrier avec un front sans souci, comme l’âne qui s’était délibérément rangé à l’ombre de l’église. Mais Llorca était beaucoup plus loin, dans la montagne, soudain dressée devant nous comme un mur. Un moment, il parut que Codine renonçait à nous y conduire ; il commença à dételer l’âne sans plus s’occuper de nous; puis, il décréta qu’il allait déjeuner et nous porterait à Llorca au début de l’après-midi.
Nous allâmes nous asseoir à l’orée du village, à l’ombre d’un arbre. Notre repas fut assez gai. Nous nous débondions de rires refoulés depuis des heures, mais après chaque exaltation notre inquiétude renaissait.
Nous arrivâmes à Llorca vers le milieu de l’après-midi. Quelques sombres masures, éparpillées dans les bois, s’agrippaient aux rochers dévalant en cohue jusqu’à la rivière où grinçait un filet d’eau. L’école, toute neuve, nous rendit l’espoir, mais il ne nous fut pas donné d’y entrer, l’adjoint du hameau, qui détenait les clefs, étant absent. Le charbonnier qui nous avait donné ce renseignement s’était empressé de s’enfoncer dans la forêt. Le soleil venait de plonger derrière les hautes crêtes. Une nuit précoce, farouche, tombait autour de nous, cependant qu’au lointain, dans les trouées, la lumière de la plaine brillait avec véhémence. Codine était pressé de s’en retourner. Nous frappâmes aux portes des maisons les plus proches; elles résonnaient comme des tombes. On aperçut le visage fermé d’un vieillard. Un gamin s’enfuit à notre appel. Deux autres nous épiaient, de loin, derrière des arbres. Enfin, une vieille parut sur le seuil de sa maison. Alice lui posa quelques questions d’une voix angoissée, mais la vieille ne savait rien, ne pouvait rien, n’était pressée que de refermer sa porte. Nous restâmes à nouveau seuls, à côté de Codine qui maugréait. Il était entendu que je devais retourner à Sainte-Marie par le dernier train du soir. Alors, à la pensée qu’Alice allait rester seule, dans ce pays inhospitalier et sauvage, je frissonnai. Elle m’apparut soudain chétive comme une enfant, et tout environnée de périls. Je la pris par le bras et lui dis brutalement
— Viens! foutons le camp!
Elle se laissa faire.
Nous arrivâmes à Arles comme le train du soir sifflait. A mesure que nous approchions de Sainte-Marie, l’audace de notre décision nous effrayait. J’aiguisais en secret les mots, les phrases qu’il faudrait dire pour ne pas laisser de regret à nos parents. Je considérais Alice comme placée sous ma garde. J’allais justifier ma première décision d’homme, et ma responsabilité m’emplissait d’orgueil.
Nous étions tellement sûrs du cœur de nos parents que tout se passa comme nous l’avions prévu. Ils furent d’abord très étonnés, mais, à mesure que nous racontions, amplifiions nos impressions, corsions l’atmosphère de misère et d’hostilité des lieux d’où nous venions, ils s’amollissaient à vue d‘oeil.
Les salauds! ah! les salauds! ne cessait de répéter mon père, sans que l’on sût au juste si l’injure s’adressait aux habitants de Llorca ou à ces messieurs de l’Académie qui envoyaient de tendres jeunes filles chez les sauvages.
Ma mère restait silencieuse, mais tout en elle nous approuvait.
Un immense attendrissement nous gagnait. Ce sont de telles aventures qui montrent vraiment ce qu’est la chaleur du foyer.
L’Administration bouda quelque temps. Elle n’aime pas les difficiles. Pourtant, un peu plus tard, elle consentit à nommer Alice dans un bourg de la côte. Ce devait être pour le début d’une série d’expériences qui, de village en hameau, devait la promener tous les coins du Roussillon. »
Ludovic Massé ( Les Grégoire Tome 3)