Séparation de l'église et de l'état (1906)

8 V 26
Inventaire des biens de l’Eglise, transmis le 8 juin 1906

Arrêté de mise sous séquestre : divers terrains

Le 16 février 1906
Inventaire des biens dépendant de la Fabrique paroissiale de Corsavy, en présence de Léon Vilanova, président du Conseil de Fabrique, Martin Pons, trésorier du dit Conseil, Esperiquette, curé, desservant de la paroisse de Corsavy, Coste, adjoint au maire de Corsavy
Avant de commencer les opérations, M. le Curé nous a lu la protestation suivante : « … Ces biens sont la propriété exclusive de l’Eglise. Ils ont été constitués par les libéralités et les sacrifices du peuple chrétien Cette église et tout ce qu’elle renferme appartient de fait et de droit à la Fabrique. L’état, et même la commune, n’ont rien à y voir.
L’église actuelle, en effet, a été terminée comme l’indiquent les vieux registres de la paroisse, en 1775, M. Bonabosch étant curé. La famille Vilanova, toujours à la tête des bonnes œuvres, donna tout le bois nécessaire à la confection de la charpente et de la toiture. Depuis cette époque, toutes les réparations ont été payées par la Fabrique.
L’ancienne église en ruine et ses dépendances furent vendues. Avec ces ressources, la nouvelle église fut achevée et embellie aux frais de l’église même.
Les cloches qui existent encore ont été achetées en 1774 à M. François Caula, fondeur à Perpignan, pour la somme de 160 francs, y compris l’ancienne cloche fêlée.
Le maître-autel actuel fut construit par M. Desarnaud, maître plâtrier, domicilié à Perpignan, et coûte 1300 francs. L’ancien maître-autel devint alors la chapelle St Pierre qui existe encore. Les anciennes statues servirent à former la chapelle St Eloi et furent remplacées au maître-autel par les 4 évangélistes qui coûtèrent la somme de 1000 francs, et la statue de St Martin, patron de la paroisse, qui fut soldée elle seule 370 francs à Mme Vve Monteillet, de Lyon, par M. Lacaze desservant de la paroisse agissant au nom du conseil de Fabrique… »

I. L’église paroissiale, construite entre 1750 et 1755. Elle a remplacé l’ancienne église aujourd’hui en ruines. Propriété de la commune. Elle couvre 300 m²
II. La chapelle de Léca est une dépendance de l’église paroissiale de Corsavy. Elle parait dater du 16ième siècle. Elle n’est pas en bon état. Elle couvre une superficie de 50 m² ; elle est construite au milieu d’un petit cimetière. Propriété communale.
III. Le presbytère, attenant à l’église paroissiale, appartient à la Commune. Les meubles qui le garnissent sont la propriété du curé

Eglise paroissiale

Sacristie
Un vestiaire , en bois peint, est scellé au mur. Il contient une série de placards et 5 tiroirs. Au dessous de la table du vestiaire, 6 planches tiroirs
Un placard en face la porte. Au dessus du placard une statue de St Jean-Baptiste
Une statue de l’Enfant Jésus, en bois
3 tableaux canons d’autel

Sanctuaire
Le maître-autel est formé d’un portique arrondi, à colonnes, style byzantin, ledit portique en brique et plâtre, et dominé d’un soleil et d’une croix. Le tout est fixé au sol. Entre les colonnes, au centre, grande statue de St Martin, en bois. De chaque côté 4 statues, les 4 évangélistes, en bois. Le maître-autel est en marbre blanc et gris, les degrés et le tabernacle en marbre.
Devant l’autel, une grille de communion en fer forgé, scellée au sol. Sur cette grille une croix processionnelle en cuivre.
A gauche de l’autel, la chaire, en pierre, scellée au sol
Derrière l’autel, un escalier en bois
3 tableaux de canons de messe

Chapelles

1. 1ère, à gauche, autel retable en bois sculpté, daté de 1693, formant 4 niches et surmonté d’un soleil. Dans ces niches 4 statues se saint : en haut, St Antoine de Padoue ; en bas, N.D. du Rosaire ; de chaque côté Ste Anne et St Joachim. L’autel est en maçonnerie et bois vermoulu. Des placards en bois, fixés au mur, de chaque côté de l’autel. Devant l’autel une grille en fer fixée au sol. Un lustre en verre à 5 bougies.
2. 2ème, à gauche, retable en bois sculpté formant 3 niches avec 3 statues St Gaudérique, St Isidore, St Eloi. L’autel est en bois et maçonnerie. Des placards à droite et à gauche. Devant l’autel une grille de communion en fer scellée au sol. Un lustre en verre à 5 bougies
3. de chaque côté des chapelles, des troncs scellés
4. 1ère, à droite du maître-autel ; joli retable en bois et maçonnerie sculptés, représentant un Christ et deux anges. Sur l’autel, en bois et maçonnerie, une croix en cuivre. Devant l’autel, une grille de fer forgé, scellée au sol, et un lustre en verre de 5 bougies
5. 2ème, à droite ; retable en bois sculpté contenant 3 niches avec 3 statues de St Sébastien, St Paul et St Roch. L’autel est en maçonnerie et bois. Devant l’autel une grille en fer forgé scellée au sol. Un lustre en verre à 5 bougies. 3 tableaux de canon d’autel

Chœur
Un harmonium appartenant au curé. Un lutrin en bois avec placard et pupitre

Nef
9 rangées de 10 chaises ; 10 chaises volantes
Au fond, le banc du pain bénit avec dossier mobile formant sur le devant table et commode
Au fond, le confessionnal, en bois blanc
Les fonts baptismaux en pierre granite, scellés au sol
Un bénitier en pierre, scellé au sol

Clocher
L’horloge, appartenant à la Commune
2 cloches appartenant à la Fabrique

Eglise de Léca

Sanctuaire
Maître-autel : retable en bois sculpté comportant 4 niches avec les statues de la Vierge, au milieu, St Pierre et St Joseph, de chaque côté, et St Roch dans la niche supérieure. De chaque côté de ce dernier 2 anges mobiles, en bois
L’autel est en bois, avec un crucifix en fer
3 tableaux d’évangile ; un crucifix en bois ; un cadre ex-voto
Devant l’autel une grille de communion scellée au mur
Un lustre en verre à 5 bougies

Nef
14 tableaux du chemin de croix peints à la main
Une croix en bois avec les accessoires de la passion en carton
Le long des murs, des bancs scellés au mur

Chœur
2 vieux bancs à dossier

Clocher
Une petite cloche en bronze

Entrée
A l’entrée de la chapelle une vieille porte en bois, garnie de ferrures anciennes

Revenus de la Fabrique
Terrains : les Bouchères, l’Ascatirou, châtaigneraie de l’Eglise. Ces biens faisaient partie des propriétés appartenant à l’ancienne abbaye d’Arles. Ils furent confisqués lors de la Révolution et restitués à la fabrique par arrêté du 7 thermidor An XI